– Cotentin / Val De Saire –

Édition – 31 mai au 02 juin 2024

Organisé par le Cercle Nautique Cherbourgeois avec l’aide du Yacht Club de Saint Vaast.

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Chantereyne.jpg.

Les résultats de l’édition 2024 :

Bravo à tous les participants pour cette régate mythique entre Cherbourg et Saint Vaast la Hougue, les résultats ci dessous :

Manche 1

Manche 2

Manche 3

Le général

Les instructions de course de l’édition 2024 :

Édition – 29 avril au 1er mai 2023

Les résultats :

Voici les résultats de cette fameuse régate devenue classique au fils des ans.

Merci à notre partenaire: Mr Traisnel de Cherbourg Plaisance / Cotentin Nautic

Ci dessous les résultats :

Double course 1 Équipage course 1
Double course 2 Équipage course 2
Double course 3 Équipage course 3
Classement général Double Classement général Équipage

L’avis de course :

Avis-de-course-Cotentin-Val-de-Saire-2023-1

Les instructions de course :

Instructions-de-course-Cotentin-Val-de-Saire-2023

Edition – 13/14/15 mai 2022

Après 2 ans de COVID et donc 2 ans de courses annulées, la régate vers Saint Vaast était de retour avec un nouveau format, 2 groupes : double et équipage… Elle devient donc la Cotentin / Val de Saire

Merci à notre partenaire: Mr Traisnel de Cherbourg Plaisance / Cotentin Nautic

Ci dessous les résultats :

Saint Vaast la Hougue :

La Duo Cotentin 2022 Sur SELIOV Avec Camille VIMOND et Pierre TESSON :

1ére Manche : La ruée vers St Vaast

Après un premier rappel général nous partons bon train vers la première marque de parcours. La flotte vire au Homet, les bateaux se calent au près pour une sortie de la grande rade de Cherbourg passe de l’Ouest. Ça souffle assez fort, et les gros peinent à tenir leur Grand-Voile établie. Seliov, notre Super Arlequin, remonte comme jamais ! Laissant Facnor, J80 de son état, dans nos fumes qui restera sous le vent jusqu’à la passe, ainsi que le Dufour 34 Geko, un peu en javel avec son spi, parti pleine balle au portant, pensant sortir route directe par la passe de l’Est…

Après nous avoir hélé un : « C’est quoi le parcours ? » Jean-Luc se faufile sous notre vent avant de disparaître. Reste encore Iroise (Figaro 1), légèrement à la traîne à seulement quelques longueurs devant nous, ainsi que Pégase (Kelt 8), et Nachu (Trident 80) qui fermaient la marche.

La passe de l’ouest dans notre tableau arrière, le petit train s’étalonne, les spis font feu, et deux options se discutent.

Le gros de la flotte fait route directe en un seul bord vers la pierre noire, Maupiti (Jod 35) alors en tête, enroule par mégarde son spi dans l’étai, et se retrouve sans voile d’avant jusqu’à la cardinale nord Pierre Noire. À bord c’est deux salles deux ambiances, dans le cockpit, personne, le pilote auto gère le cap ; à l’avant, c’est atelier démêlage de spi, ou Manu et Tristan s’affairent à tout remettre en ordre.

Arrivés à Pierre Noire leur spi est renvoyé mais trop tard, Seliov et Iroise les ont rattrapés, ils ne referont pas leur temps.

Plus à la côte Félix (X-302) et Facnor tentent une option à terre, en longeant la digue de la rade, et s’enfonçant dans la baie de Fermanville, ce qui se révèlera payant, profitant d’un courant plus favorable !

Sur Seliov c’est l’heure du quatre heures ! Là encore deux options possibles, mais c’est finalement le salé qui fut salutaire. Sandwich au pain de mie avec : deux tranches de salami, beurre salé et trois cornichons, accompagnés d’un petit panaché rafraîchissant, pour motiver à nouveau les troupes. Le pilote gère la route jusqu’à la prochaine bouée.

Passé les Equets, nous n’apercevons plus la bulle rose de Nachu, sa poulie de spi est tombée et il disparaît dans l’horizon. Il réparera le soir même pour spier le lendemain.

Le phare de Gatteville dans le travers, arrive pour nous, l’heure de faire du spi lofé.

Nous savons par expérience qu’au niveau de Barfleur le vent forcit souvent, et par ailleurs nous distinguons les autres équipages affaler leur spi. Mais peu importe, en confiance sur un bateau qui à fait ses preuves, nous poussons Seliov dans ses derniers retranchements, quoi qu’il en coûte.

Le départ au lof est inévitable, et ce, malgré les nombreuses mises en garde du bateau.

Pas de casse, mais un bon fou rire au vu des sensations à bord, c’était génial !

Un protest retentit à la VHF contre Crazy Gooze qui n’a pas de certificat en cours de validité… le ton est donné, ça se chamaille entre Saint Vaastais !

Nous passons la ligne au large du Dranguet trois minutes après Iroise, lui non plus ne refera pas son temps.

Les premiers ne sont pas trop loin non plus, en revanche Pégase lui à trop gazé. Il finit 1er en compensé, nous remportons la deuxième place, le troisième est Félix.

La journée se termine à la marina, et le digestif sur Seliov, bien entourés avec l’équipage de Dare Dare (X99), de Geko, et de Félix.

Manche 2 : La chasse à La Rieuse

Cette nouvelle édition de la duo cotentin fut pour Seliov, l’occasion de se confronter à un de ses sister ship : La Rieuse.

Après plusieurs mois de recherche, nous avons enfin trouvé, à quelques encablures, un autre Super Arlequin à qui nous mesurer.

Nous sommes allés observer le bateau amarré à son ponton dans le port de à St Vaast, épluché ses résultats, le concurrent semble coutumier des régates et du plan d’eau local, et par conséquent,  il faudra être à la hauteur.

9h30 : on nous confirme au briefing, que La Rieuse sera de la partie ce samedi ! Le poisson est ferré ! Ou plutôt la mouette est appâtée.

Rendez-vous sur la ligne, ou nous leur tournons autour pour nous faire remarquer. L’opération est efficace, nous voyons bien que Jeannick, le capitaine de La Rieuse, nous observe du coin de l’œil.

Le départ est donné dans la pétole, et nous sommes en galère. Nous partons finalement deuxième rideau, après avoir évité de peu un abordage en sandwich, entre Geko et Dare Dare.

Maupiti remonte toute la ligne et fait un tribord à tout le monde “à la mode du Fu”, l’air de dire : « Les cherbourgeois sont là »! Un joli coup ! Un des St Vaastais, un peu plus téméraire que les autres, tente de passer babord, et manque de se prendre l’ouvre boîte sur la proue de Maupiti. La casse est évitée, mais Maupiti en vient à protester !

Le second Super Arlequin ne fait pas un super départ, nonobstant, il a un sérieux avantage dans le petit temps, et pas des moindres. Son mât est beaucoup plus grand que celui d’origine, un gros avantage dans la pétole comme aujourd’hui ! On est mal…

Il nous rattrape à mi-route de la première bouée, on commence à manger notre pain noir…

Bord à bord avec nous et reconnaissant la carène de notre bateau, il engage la discussion, il annonce alors sa pénalité de rating : 16,5 net ! Dur pour lui, rassurant pour nous, mais bon, … pour l’instant il nous les met !

Seliov est un peu lourd, et peine à se déhaler… nous aurions dû couper le manche de nos brosses à dent avant le départ pour gagner un peu de poids…

Même si Pégase semble loin aujourd’hui, le trident 80, et Folavril le Dufour 1800 de St Vaast, sont beaucoup trop proches.

Le vent adonnant constamment, le capitaine propose à son équipier équipier de leurs faire un coup de Jarnac.

Les cherbourgeois vont encore passer pour des énervés ! Nous sommes à Soixante-dix degrés du vent, mais on s’en fout, on le tente ! Nous envoyons le grand spi pour faire la bouée au vent ! ouf ! Il tient bon ! Nous nous envolons !

Suivant l’exemple, l’équipage de Folavril et de Nachu font rapidement de même, mais trop tard ! Seliov est établie, il part, et plus rien ne peut l’arrêter. Du moins pour le moment.

Nous rattrapons donc notre acolyte, pour descendre sous spi à St Floxel.

Le vent monte à présent à 10 nœuds environ, nos vitesses sont très similaires. Ne compte plus que la technique et la rapidité aux manœuvres pour passer devant.

Après plusieurs miles bord à bord, nous passons finalement La Rieuse sous les iles St Marcouf direction Norfolk.

Arrivés à la bouée, le vent est travers voir quatre-vingts degrés. Pour éviter de se refaire dépasser, nous décidons d’envoyer le spi lourd, le couteau entre les dents !

Nous perdons au cap mais nous gagnons environ un demi-nœud ; non sans mal… on en chie grave !  Les avertissements de départ au lof reviennent, nous sommes sur le fil.

Au vu du bord de vent arrière qui nous attends vers la bouée CI Carentan, pas question de rester sous spi lourd. Les troupes s’organisent à bord, il faut rapidement envoyer le génois, affaler le spi lourd, pour renvoyer le grand spi à la bouée. Tout cela sans merder dans les manœuvres, si possible, pour ne pas perdre les précieuses secondes dont nous avons besoins.

C’est le bordel dans le bateau, nous avons une fois de plus bâché la toile, mais nous nous sommes bien refait la cerise.

La régate suit sont court et est beaucoup plus apaisée, le courant nous porte, et le vent est stable, tout va pour le mieux. Du moins jusqu’à la cardinale Ouest St Marcouf.

En reprenant un peu de drisse de génois qui rend toujours un peu, un gros crac retentit ! Le génois tombe sur le pont, …  la drisse a pété. Le capitaine à le moral dans les fonds, nous étions si bien partis, il reste cinq miles à parcourir, et on va abandonner sur casse. « Je suis médusé » lâche-t-il quelque peu déconfit. L’autre super arlequin est 3 minutes derrière nous, et il grossit à présent à vue d’œil.

Mais l’équiper en veut, et propose aussitôt de renvoyer sur la drisse de spi, ce qui est rapidement fait. Sans oser trop étarquer toutefois. D’ailleurs nous n’osons plus plus forcer sur rien, de peur de casser à nouveau. La confiance aveugle que nous portions à notre bon Seliov est subitement un peu ébréchée.

Le guindant en accordéon, nous avançons tout de même, mais l’autre Super Arlequin revient rapidement sur nous, mais pas assez vite pour nous passer devant nous.

Dans notre folie, nous tentons un dernier envoi de spi après Gavendest, avec une drisse de dépannage, celle du spi occupé par le génois.

  • Premier problème : les 2 drisses se chevauchent en tête de mât le spi monte difficilement.
  • Deuxième problème : nous ne voyons pas où se situe la ligne d’arrivée.
  • Troisième problème : c’est finalement bien trop lofé pour spier.

Il faut donc affaler en urgence. Mais les drisses n’ont pas changé de place et se chevauchent toujours, la bulle ne descend pas, l’affalage est laborieux.

Enfin nous apercevons le bateau comité camouflé derrière la vedette de la SNSM au mouillage.

Après une fin de régate rocambolesque Nous coupons finalement la ligne, 1er en réel de la classe des petits. L’honneur est sauf !

Nous sommes suivis de trente secondes par La Rieuse.

En attendant la marée haute pour entrer dans le port, nous larguons la pioche près de l’arrivée pour apprécier le défiler des concurrents, en dégustant quelques douzaines huître, et un peu de blanc, achetés le matin même sur le marché, que nous partageons avec le duo de Dare Dare, amarrés à notre cul et montés à bord pour l’occasion. Iroise fera de même en invitant Félix à s’amarrer à lui, mais sans les huitres.

Tous arrivent à bon port dans les minutes suivantes à savoir, dans l’ordre, folavril, Nachu, Mouille Cul et Pégase, chez les petits.

Les super arlequins trustent les premières places. D’aucuns diraient : « rating de voleur » occultant volontairement le professionnalisme, l’altruisme et les grandes qualités marines de leurs skippers.

Manque à l’appel pour cette dans ce récit du deuxième jour, Gwaihir Venturi (Dufour 34), qui fût dispensé de sport des suites d’une intoxication alimentaire. Les mauvaises langues parleront d’une origine plus liquoreuse aux maux de notre concurrent. Nous ne saurons jamais à qui en incombe la faute entre les huîtres ou le rhum…

Autre anecdote de la journée, si Tatihou se retrouve dans le noir ce soir, n’accuser pas les Russes. Penchez vous plutôt du coté de l’équipage d’Iroise qui armé d’une ancre grapin d’annexe (tous les prétexte sont bon pour gagner du poids), a accroché un vieux câble sous-marin qu’ils ont astucieusement remonter à la surface à l’aide d’un winch car : « c’était un peu lourd » L’arme du crime repose aujourd’hui dans la baie de St Vaast, le mouillage léger n’ayant pas résisté aux opérations.

Nous garderons longtemps en mémoire la tête de Guillaume lorsqu’il à compris que son beau X302 n’était en fait maintenu que par un grappin et un vieux bout de cable…

Après la régate nous sommes accueillis avec générosité par le Yacht Club de St Vaast nous procédons aux résultats et la remise des prix de cette journée. Crazy Goose, le Winner 900 de St Vaast remporte la manche chez les gros, Facnor remporte les doubles et Seliov le classement des petits. Tout le monde repart une bouteille sous le bras, plus ou moins grosse selon le résultat, merci St Vaast !

Manche 3 : Orage ! Oh désespoir !

Après une nuit agitée avec un bel orage, grâce auquel nous n’entendons plus les ronflements de certains, et un briefing improvisé devant la porte du YCSV, les skippers supplient le comité de course de décaler le départ d’une heure au vu du ciel menaçant, et des gribs apocalyptiques.

Hubert qui a fait vœux de solitude, est parti samedi soir au mouillage dans la baie, pour profiter pleinement de l’orage annoncé. Il sera, malheureusement pour lui, classé DNS le lendemain, faute de binôme.

Sur Le trident, c’est Faustine : la jeune opératrice radio, qui restera sur le ponton.

Sur Gwaihir, le skipper, qui a repris du poil de la bête, sera présent sur la ligne de départ.

Quant à Seliov, la drisse de génois a été remplacée, Nous sommes prêts.

Le départ est donc donné vers 11h30, et les bateaux partent dans une mer assez mouvementée, avec un bon vingt à vingt-cinq nœuds de vent.

Nous regrettons un peu de ne pas avoir pris de ris, le bateau est sur la tranche. Cette dernière manche ressemble plus aux deux dernières éditions de la duo Cotentin…

Une barre un niveau de Dranguet submergera le pont de Seliov à deux reprises, une autre sur le plateau des antiquaires. Le Raz s’annonce coton…

Finalement la barre face à Gatteville est bien blanche mais moins cassante qu’elle ne laissait paraître. La mer et le vent se calment vite une fois le phare dépassé. Nous envoyons le spi lourd dans le doute, mais nous aurions bien pu tenir le grand.

Une fois arrivé au nord de Rénier on empanne, mais là le vent se casse la gueule, le spi est en tipi.

Le temps que nous comprenions ce qu’il se passe, le vent tourne, il faut faire route au près ! Vite nous envoyons l’inter et affalons le spi ! Mais le vent est vraiment tombé, le bateau se traîne…

Il faut envoyer toute la toile ! Mais nous sommes déjà bien fatigués, nous n’avons pas encore mangé, et mal dormi. Les manœuvres nous coûtent cher physiquement. Nous prenons une petite pause nécessaire pour mieux repartir.

Alors que les gros ratings semblent s’éloigner rapidement, le vent adonne finalement ! Nous renvoyons le petit spi, en craignant que le vent sur Cherbourg ne soit trop fort pour le grand. Et d’un coup nous voyons toute la flotte grossir ! Les point au loin deviennent des voiles, les voiles des bateaux qu’il est à présent possible de rattraper. Coup de bol pour nous, ça tamponne dans la rade, ils n’ont plus de vent ! Nous sonnons la charge ! L’euphorie est de courte durée, une fois arrivés en grande rade nous finissons par tomber, nous aussi, dans la bulle sans vent.

Nachu qui avait alors disparu des écrans radars, déboule lui aussi pleine balle, tracté par sa poche rose bonbon bien reconnaissable, et il ne vient pas seul. Il nous apporte dans son sillage un peu de vent frais !

C’est notre chance de pouvoir repartir vers la ligne avec de l’air ! Nous finissions par couper la ligne dix-neuf minutes après les premiers, c’est trop pour remporter la manche Facnor et Félix ont été meilleurs que nous.

Nous terminons ce beau weekend sur la troisième marche du podium, derrière Facnor et Félix. Fier de nos performances, heureux d’avoir pu se confronter à La Rieuse, d’avoir remporté la manche dans la petite classe à St Vaast. Mais surtout enchanté d’avoir partagé cette belle régate avec vous : Dare Dare, Iroise, Geko, Félix, Facnor, Pégase, Gwaihir Venturi, Nachu et Maupiti. Sans oublier les St Vaatais : La Rieuse, Folavril, Mouille Cul, Crazy Goose, Bien-être,…

Le bonheur d’être ensemble ne fait pas de perdants.

Merci aux organisateurs, comités, photographes, sponsor,

Jocelyne, Philippe, Alain, Gérard, Thierry, Jean-Paul, cotentin nautique, et Cherbourg Plaisance.

Edition – 14/15/16 juin 2019

Ainsi s’achève la troisième édition de la Solo/Duo Cotentin Val de Saire avec quelques péripéties que vous allez pouvoir découvrir en lisant les quelques topos écrits par les concurrents ! C’est ou ? C’est plus bas 🙂

Pour les photos c’est en suivant le lien ! lequel ? Celui ci

Merci à nos partenaires : Ariès AMS Marine – Cherbourg Plaisance – Axesail

Mais avant place aux résultats :

Classement général solitaire et double : Édition 2019

A bord du X302 Felix par Guillaume Goubert

Manche du vendredi 14/06

Le soleil et le vent sont au rendez-vous pour le départ de la solo/duo Cotentin Val de Saire 2019. Plutôt que de nous faire partir tout droit vers Saint-Vaast, Bruno nous a concocté une séance d’échauffement avec un aller-retour entre la balise Roches Nord-Ouest et BN1. Les conditions sont complexes lors du départ puisque nous sommes plein vent arrière avec des rafales soudaines à 25 nœuds et de grosses variations d’angles au passage. Chez les solos, l’ambiance est plutôt fébrile sauf pour Jaasap qui s’échappe à peine le top départ donné. Pour Deliss (alias VMG usinage), un empannage involontaire l’envoie dire bonjour de trop près à Maupiti. Sur Felix, un joli soutien-gorge dans le spi à force de naviguer fausse panne. Crazy Goose préfère assurer et n’envoie pas son spi.

Lors du passage à BN1, on peut déjà faire un premier bilan. Les solos sont encore relativement groupés sauf VMG usinage qui est à la traîne à cause de sa balancine de tangon cassée et de ses déboires du départ.

Nous prenons maintenant la route vers le raz de Barfleur en sortant par la passe de l’Est, toujours au portant mais le vent mollit à mesure que nous progressons. Arrivé à mi-parcours, la régate prend un nouveau départ puisque les premiers bateaux dont Jaasap buttent sur une bulle sans vent tandis que le peloton revient en trombe. Les petits ratings ont le sourire et la chasse aux gros ratings est lancée ! Tout le monde cherche désespérément une risée pour s’échapper et faire le trou. Le moral oscille au gré du vent. Felix rattrape à un moment donné Toxic et What Else de l’autre groupe, qui se rééchappent aussitôt. Felix se maintient tant bien que mal quelques longueurs devant Crazy Goose. A force de nombreux envois et affalages de spi, nous finissons bon an mal an par nous approcher à ½ mille de la ligne d’arrivée grâce au courant. Crazy Goose et Felix sont groupés au milieu du peloton des doubles alors que Jaasap est scotché plus au large avec What Else.

C’est alors que nous voyons revenir de nulle part la fusée rouge VMG usinage sous spi, seul bateau à avoir du vent ! Gros moment de doute à bord de Felix jusqu’à ce que VMG usinage butte à sans tour dans une zone sans vent. Avec une risée salvatrice et comme maigre consolation, Jaasap finit par couper la ligne d’arriver le premier chez les solos, suivi de près par Felix, Crazy Goose et VMG usinage.

Manche du samedi 15/06

Changement d’ambiance pour la deuxième manche avec un vent bien établi à 20 nœuds et prévu forcissant dans la journée, sous un ciel gris et pluvieux. La journée s’annonce longue avec un parcours de 39 milles dont 3 longues remontées au près. Dès le départ au près, Jaasap prend la poudre d’escampette et sort tout le monde en cap et en vitesse. Ça, c’est fait… Il n’y aura plus qu’à sortir le chrono à la fin de la journée en compensé ! En revanche, pour les 3 autres solos avec un rating proche, la guerre est déclarée et chacun adopte une stratégie différente : Crazy Goose part avec un ris mais toute sa voilure d’avant, Felix a sa GV haute mais un petit ORC devant tout comme VMG usinage mais qui semble cependant sous toilé en prévision du vent forcissant.

A ce petit jeu, VMG usinage perd du terrain. Crazy Goose et Felix sont groupés jusqu’à la deuxième remontée au près où Crazy Goose nous met une valise en partant à gauche. Pour Felix et VMG usinage partis à droite, c’est la soupe à la grimace puisque nous nous retrouvons hors cadre à cause d’une bascule et atteignons la bouée au vent au bon plein… Crazy Goose a environ 400 mètres d’avance mais, dans ce vent forcissant, n’envoie pas son spi sur le bord de portant contrairement à Felix. A la bouée sous le vent, l’écart entre Crazy Goose et Felix s’est réduit de moitié. Sur la dernière remontée au près, les rafales montent à 30 nœuds sous un grain. Felix est surtoilé, GV en drapeau dans les rafales mais réussit à reprendre du terrain sur Crazy Goose. VMG usinage tente en vain de revenir : l’écart est trop grand. A la bouée au vent, Crazy Goose n’a plus que 3 longueurs d’avance sur Felix.  Il ne reste plus qu’un bord de portant jusqu’à l’arrivée. Crazy Goose et Felix finissent par couper la ligne d’arrivée bord à bord sous spi, bien rincés mais contents de leur journée.

Manche du dimanche 16/06

De nouveau une journée ventée avec là encore des rafales annoncées dans le raz de Barfleur. Le départ est donné au près tribord amure, malheureusement sans Crazy Goose resté à Saint-Vaast son port d’attache. Passé le Gavendest, la flotte hisse le spi. Pour Felix et quelques autres, nous commettons l’erreur de descendre tribord amure alors que la route vers Barfleur pouvait être faite en direct babord amure. Au bout de quelques minutes, Felix décide d’empanner et c’est là que les premiers ennuis de la journée arrivent… Au moment de changer le tangon de côté, le spi se dégonfle et vient s’enrouler dans la balancine de tangon. Impossible alors de crocher le tangon du bon côté et le spi fait des tours à n’en plus finir ! Le spi ne veut plus descendre et c’est parti pour 15-20 minutes à batailler à l’avant pour démêler ce sac de nœuds sous l’œil goguenard mais vigilant de Daniel dans le zodiac sécurité. Les autres solos se sont échappés, le spi est réenvoyé sur Felix mais forme dans la seconde qui suit un magnifique coquetier ! Quand ça veut pas, ça veut pas… J’affale le spi et souffle une minute, dépité par toute cette énergie dépensée pour rien. En approche du phare de Gatteville, tous les solos sont loin devant, je suis presque bord à bord avec Sadhana et pas trop loin derrière Seliov qui va servir de lièvre à Felix pour un nouveau départ désormais au près. Le raz de Barfleur n’est pas accueillant et la mer casse bateau. Felix tape et la perche IOR gonflable décide de sauter hors de son support et prendre un bain ! J’essaye de contacter par VHF le zodiac sécurité pour aller la récupérer mais, ma VHF fixe en double veille à la bonne idée de me faire communiquer bizarrement sur le canal 16 au lieu du 72 d’après Seliov. C’est vraiment pas mon jour et commence à faire demi-tour pour aller chercher la perche IOR, histoire de faire un exercice d’homme à la mer pendant la régate 😊 Finalement, Daniel arrive en zodiac en me voyant faire route inverse et va chercher la fameuse perche. Felix reprend sa route vers Cherbourg pour un 3ème départ ! Sadhana est de nouveau là, grrrr. Le vent force, Felix prend un ris avant d’attaquer la partie la plus agitée du raz. La remontée au près vers Cherbourg est longue et Felix revient petit à petit sur Seliov ce qui remotive. En arrivant à la passe de l’Est, je suis surpris de voir que Felix a un peu recollé au peloton, apercevant le J80 Facnor et VMG usinage. L’aller-retour prévu entre les roches Nord-ouest et la ligne d’arrivée permet de s’appliquer et de conjurer le sort concernant le spi : Incroyable, tout se passe sans anicroche ! Ce n’est pas le cas de Jaasap qui bataille avec son spi et perd du temps. Felix coupe la ligne d’arrivée bon dernier chez les solos, 10 minutes derrière VMG usinage qui a réalisé une belle manche et permet au passage de chambouler le classement général de Jaasap.

Jean-Luc et Tristan à bord de Ti’moun

Vendredi 14 juin, 14 heures, 1ère étape de la Solo / Duo Cotentin Val-de-Saire 2019, qui nous emmène de Cherbourg à St Vaast dans des conditions météo excellentes, vent de SW 15 nds, mais les fichiers GRIB annoncent une grosse molle à partir de la pointe de Barfleur, enfin on verra bien une fois là-bas.

Nous sommes engagés Tristan et moi-même sur le Dufour 34 Ti’Moun pour le classement duo / 8 bateaux.

Bon départ, spi établi Bd, c’est bien parti sauf pour Maupiti et VMG qui rentrent en collision assez sévère à entendre le choc, mais continuent la course,

On contourne la Truite pour revenir sur BN1 puis route sur St Vaast. Les écarts de rating commencent à se voir aux Pierres Noires et encore plus aux Equets, Je prends les temps aux annonces des passages des cardinales, ça va on est encore au contact.

En approchant de la pointe de Barfleur les spis des bateaux de tête grossissent, ça sent la pétole et on se retrouvent très vite regroupés et englués, spis pendants, portés uniquement par le courant, Les fichiers GRIB de Météo Consult sont conformes, dommage.

Cette fin d’étape sera une suite de changements de voiles et d’amures au gré des caprices d’Éole.

Toute la flotte est maintenant resserrée et on passe la ligne aussi regroupés qu’au départ. Ce sera un classement au rating.

Samedi 15 juin, 11 heures, 2ème étape, vent annoncé de SW 20 / 25 nds avec rafales sous grains, ça va être sport,

Bruno nous fait un parcours découverte de la baie des Veys de St Vaast à la C-I de Carentan avec un crochet par Norfolk.

Bon départ, 1er bord de près jusqu’à St Floxel et retour spi vers Gavendest, pour l’instant tout va bien, on est dans le match.

En début d’après-midi, le vent monte d’un cran, bord de spi plein cul de C-I à Norfolk, c’est chaud, surtout que des gros nuages rodent …

Arrivée sous grains au spi, le vent n’a pas molli, quelques départs au tas autour de nous, on passe enfin la ligne, bien placés et sans casse,

Dimanche 16 juin, 10 heures, 3ème étape St Vaast – Cherbourg, vent annoncé de SW 15 nds se renforçant 20 nds.

Tout se joue sur cette dernière étape car on est 3 bateaux en tête avec 5 points : Facnor, Zénon et Ti’Moun, le vent annoncé est normalement favorable au Dufour 34.

Départ moins bon que la veille mais on est au contact à l’envoi de spi au Gavendest.

Toxic et Zénon option large, les autres à la côte.

Le vent monte et la route nous oblige à lofer, on est limite, il est temps d’affaler, Facnor en asymétrique sur notre Tribord peut nous lofer et nous envoyer au tas mais en grand seigneur passe derrière.

A peine le temps d’envoyer l’inter et nous voilà au tas, un nœud sur la poulie de renvoi du bras, le bateau couché, Tristan accroché à la descente, les bottes dans l’eau, le tangon cintré en appuis sur l’étai, belle figure de style ! On redresse le bateau en faisant filer la drisse mais on a perdu beaucoup de temps.

Zénon est encore derrière et Facnor passe La Jamette 4 minutes avant nous, mais le reste du parcours au près rétabli la situation à notre faveur.

Sadhana – Les filles 🙂 🙂

La duo du Val de Saire ?  Pourquoi pas ai-je pensé, bon moyen d’aller à St Vaast et de passer le Raz de Barfleur, chose que je n’avais jamais faite auparavant avec mon petit First 260.

Avec mon équipière, nous avons féminisé cette régate (seules filles sur cette régate !). Nous n’avons fait que les 2 manches A/R et c’était une très belle expérience. Vu que nous étions en équipage réduit, le Raz de Barfleur à passer, le vent et notre manque d’expérience à l’envoi de spi ; nous avons fait tout le portant sous génois tangonné et sommes quand même montées à plus de 11 noeuds (avec un ris) en repartant de St Vaast. En résumé, une très belle ambiance, une sécu au top et une belle opportunité de découvrir un nouveau terrain de jeu que je n’aurais peut-être pas osé faire par moi-même. Merci à l’organisation et à l’année prochaine (sous spi! 😉).

Edition – 25/26/27 mai 2018

Le podium solitaire :

1 – Night & Day : Pascal LOISON

2 – VMG Usinage : Eric YON

3 – Pogolyre : Bruno MICHON

Le podium double :

1 – Oirrior : Thierry LECURU/Louis PEREIRA

2 – Carabot : Marc GADBIN/Thierry DIGNE

3 – Facnor Sparcarft : Dominique LANIECE/Daniel DELAHAYE

Deuxième édition avec une petite évolution dans le format, les doubles sont les bienvenus. Cette année la régate a regroupé 17 bateaux navigants durant 1, 2 ou 3 jours, les Saint Vaastais nous ont rejoint pour en découdre sur quelques manches, belle surprise. Les conditions météos n’étaient pas très engageantes pendant la semaine précédant la course, le comité a même douté mais le Cercle Nautique Cherbourgeois est toujours auréolé de sa bonne étoile qui veille au bon déroulement des manifestations.

Comme l’année dernière, cette course est une occasion de naviguer ensemble dans la bonne humeur. Attention ne nous y trompons pas, les régatiers sont quand même des compétiteurs, donc, un bateau qui se trouve derrière est une bateau ami, le contraire est inacceptable !!

Manche 1

Une manche avec des vents entre 5 et 10 nœuds, 8 doubles et 6 solitaires pour s’affronter dans une mer très calme avec une visibilité quasi nulle à cause de la brume…

Immersion sur le J80 Facnor Sparcarft – Dominique Lanièce

Après une prise de contact rapide avec l’équipage ! (Daniel et moi-même allons naviguer pour la première fois ensemble). Check du bateau, explication pour les manœuvres de spi et réflexion rapide sur les possibilités de sortie de la rade dans cette brume totale qui vient d’envahir le plan d’eau. La passe de Collignon est une option possible mais pas si simple à engager vu l’heure de la marée et l’absence totale de visibilité.

Sortie du port, 2 virements de bord et notre nouveau DUO est suffisamment entrainé pour attaquer la manche.

Départ au près plutôt en haut de ligne bien dégagée et très vite le j80 prend sa cadence derrière un figaro 1 et les 2 JPK de la flotte. Le vent est instable, et compte tenu de l’absence de visibilité il est difficile de repérer les zones plus actives. Nous rentrons en grande rade du côté du nouveau terre-plein, le bord bâbord semble plus adonnant mais au regard du courant observé sur les casiers de la zone, la décision est prise… Nous tentons la sortie par Colignon. Un peu plus loin sous notre vent, Night & Day semble faire la même chose.

La tablette avec Navionics est sur le pont, il s’agit de bien placer les 1,5 mètres de tirant d’eau du J80 Facnor Sparcarft, d’autant plus que Daniel mon équipier garde un très mauvais souvenir de ce passage ! (VMG usinage sur lequel il navigue régulièrement avait talonné l’année dernière dans la passe). Nous voyons très bien le sable et quelques algues très proches sous la quille …Night & Day s’engage juste devant nous et cela passe sans souci pour tout le monde.

Comme prévu gros boost de courant vers l’est et nous privilégions une route plutôt à terre comme le JPK que nous arrivons à voir de temps en temps entre 2 nuages de brouillard. Dernier virement au niveau de l’anse du brick (nous avons vu la plage) pour attaquer le passage de la bouée la pierre noire.

L’option est elle bonne ? nous sommes rassurés en arrivant à la bouée car l’autre JPK Jaasap sort de la brune en nous doublant sous le vent et enroule les pierres noires juste devant nous.

S’enchaîne ensuite une série de virements dans des gammes de vent parfois très légères et toujours rien à voir, les 2 JPK ont accéléré. Ou sont les autres ? mystère mais les annonces VHF de passage au Pierre Noires nous rassurent.

Le courant accélère et nous passons les Equets assez haut en tentant un premier envoi de spi en approche de Gatteville…trop tôt…il va falloir que je réinstalle une girouette !

Nous prenons notre temps à la Jamette dans le 270 °, toujours seuls dans la brume sauf au niveau de Barfleur ou surgit quelques secondes une étrave derrière nous (nous pensons que c’était Crazy Goose)… Alerte générale à bord ! avec Daniel nous pensons que tout le monde revient à la charge et nous nous reconcentrons sur la marche du bateau. Envoi de spi peu de temps après et accélération du J80 sur un bord un peu pointu. Nous arrivons à Gavendest qui surgit juste devant l’étrave et passons la ligne d’arrivée en troisième position scratch derrière les 2 JPK en apercevant derrière FELIX le x302 qui s’extrait de la brume.

Au final 5,1 nœuds de vitesse moyenne sur cette manche, nous sommes plutôt satisfaits au regard de la vitesse des JPK (5,3 nœuds pour le premier).

Manche 2

Des vents forts annoncés par météo France avec des orages… En réalité il ne dépassera pas 22 nœuds. Les Saint Vaastais nous ont rejoint pour en découdre avec leurs voisins Cherbourgeois avec une manche de 35 milles. Des manœuvres, des manœuvres, des manœuvres… 5 envois de spi pour Pogolyre et beaucoup de marins fatigués le soir en rentrant au port.

Récit de Pascal Loison, skipper du JPK 1010 Night and Day

Samedi 26 mai ; manche saint vaastaise de la solo duo cotentin val de saire ; parcours côtier en baie de Seine.

Première bonne nouvelle, la météo : ça fait plusieurs jours qu’ils annonçaient baston de nord-est (30 nœuds grib ….), j’avoue que en solo ça ne me faisait pas rigoler du tout et ils ont revu les prévisions à la baisse, 15 nœuds grib, même avec 20% de TVA dans les rafales , c’est mieux !

Analyse du parcours : c’est moins bien ; Bruno, notre directeur de course bien aimé, qui participe à la régate lui aussi, ne s’est pas fait de cadeaux et ne nous en a pas fait non plus ! 35 ou 40 milles, je ne sais pas très bien, mais je sais qu’on va avoir mal aux mains ce soir. Car il y a de la manœuvre au programme et surtout des bords un peu chauds, spiables probablement, mais ça serait plus certain avec 5 bonshommes au rappel !

Départ sous spi ; il n’y a pas bcp d’eau sur la ligne, les envois de spi en équipage réduit dans 18 nœuds de vent ça ne se passe pas toujours en ligne droite, bref je suis un peu trop prudent et Nicolas Pasternak sur Jaasap  ( quasi sistership) part un peu mieux, juste au vent, aïe, ça va être compliqué de le doubler maintenant ; j’essaie de glisser vers la côte pour m’éloigner de son dévent, j’y arrive pas mal, la marque se rapproche, je relofe, ça accélère un peu, bilan de l’opération nous arrivons en tête à la marque mais c’est lui qui est devant, exactement d’autant qu’au départ  ;

j’espère qu’il va foirer son affalage et me laisser un peu de place pour me glisser à son vent pour le bord de près, c’est raté ! il ne foire rien du tout l’animal, c’est moi qui suis un peu moins prompt à me régler au près et je suis pile dans ses fumes ; en plus on a été tous les 2 très  ( trop) prudents sur le choix de la voile d’avant et avec le solent il faut rester à la barre sinon on plante des clous dans le méchant clapot ; je m’extrais du dévent, me concentre à la barre, décide d’utiliser pour le bord de spi suivant le 2e spi, un peu plus petit, et de ne pas perdre de temps à ferler le grand spi dans ce bord de louvoyage d’un mille ; bilan de l’opération j’ai repris un mètre ( si , si) à Nicolas et on enroule la bouée exactement dans le même ordre . Grrrrr……

C’est reparti sous spi jusqu’à la bouée de Carentan ; il a remis son grand spi, j’ai mis mon spi de figaro un peu plus petit, mon envoi a été meilleur que le sien ( mon spi était lainé, pas le sien), je suis devant, et bonheur supplémentaire le bord est assez serré, c’est plutôt mieux avec un petit spi, d’autant que le vent refuse petit à petit et que ça nous oblige à affaler quelques centaines de mètres avant la bouée ; j’ai quand même eu le temps de changer de foc et remis un génois ; j’ai eu le temps aussi de voir que la flotte n’est pas loin et qu’en temps compensé ça doit pas être brillant  à ce moment-là ;

On repart donc au près vers Norfolk ; c’est du louvoyage ; et le vent qui jusque-là tournait autour des 15 nœuds force progressivement ; c’est normal j’ai changé de foc ! Nicolas est 100 m derrière, les deux bateaux font jeu égal ; je descends ferler les spis, quand je remonte, catastrophe le vent a adonné et Nicolas qui était resté à la barre en a profité, pas moi ; il est toujours derrière, mais au vent, et je sens qu’il se marre…… On vire de bord quasi ensemble, à un moment on se recroise et on est vraiment à égalité, donc ça ne va pas du tout car je suis en groupe 27 et lui en 26,7, il est donc devant en compensé. Grrrr…..

J’enroule Norfolk un peu devant, on renvoie un spi, Nicolas le grand, moi le petit et c’est reparti pour les iles Saint Marcouf ; la brume se lève, il y a du soleil, on est à dix nœuds surface, ça surfe un peu, la vie est belle ; mais dans les piaules, il ne faut pas compter sur les équipiers pour choquer le spi…. Et on part au lof , je vais mettre du temps à repartir parce que celui qui choque le spi c’est moi, et comme c’est moi aussi qui le borde j’essaye de ne pas trop le choquer ; le problème c’est que tant que le bateau n’a pas repris sa vitesse il repart au lof dès que le spi se gonfle et je vais même à un moment regarder derrière pour vérifier que j’ai toujours deux safrans, je commence à me demander si j’en ai pas perdu un tellement le bateau est difficile à remettre sur les rails ; finalement spi choqué en grand, c’est reparti, et Nicolas est 50 m devant ………On passe ainsi la pointe de Saint Marcouf, paysage pelé, austère, mais c’est beau….. Ca sent un peu le guano…..

Retour au près pour un grand bord vers Gavendest ; A la bouée Nicolas a eu quelques soucis ; il traîne une ficelle, avec au bout une ancre flottante (trop petite pour le ralentir vraiment malheureusement) ; mais ça l’occupe …. Je vais plus vite que lui, et parviens à me glisser sous son vent ; le vent a un peu adonné, ce n’est plus du près serré, les 2 JPK partent dans « un bord de sangliers », 40° de l’apparent, 20 nœuds de vent,  8 nœuds de vitesse, côte à côte, peut-être 100 m de décalage latéral ; on met le pilote tous les deux, je descends ferler le spi, réfléchir à la suite, je remonte préparer le module pour l’envoi du spi  à Gavendest ; et tout d’un coup, je suis à l’avant du bateau en train d’essayer de dégager un bras de spi qui est sous le foc, et j’entends Nicolas qui crie ; je me retourne  et j’ai peur : il ressemble à un indien avec des peintures de guerre , il est couvert de sang ( il s’est blessé en se cognant la tête dans le cockpit et le cuir chevelu ( ?) ça saigne pas mal) ; et il est à 10 m de moi et les deux bateaux foncent à 8 nœuds  toujours secoués par un méchant clapot. Et on se rapproche inexorablement ; finalement on va parvenir à peu près en même temps à trouver le bouton « stop » et à écarter les bateaux mais c’est vraiment passé pas loin………

Je suis un peu devant à Gavendest, j’enroule la bouée, j’empanne, cap au sud vers Saint Floxel ;  Nicolas ne fait qu’abattre et continue tribord amures, droit vers l’ouest, vers Saint Vaast ; je comprends qu’il abandonne, ça peut s’expliquer, il est blessé ( il bouge encore cependant et ça n’a pas l’air trop grave), et puis on s’est vraiment fait peur, il a probablement eu plus peur que moi car il a eu, lui, le temps de réaliser …..Donc je me dis qu’il abandonne et fait route sur Saint Vaast, et du coup je me dis que c’est les vacances, je suis moi aussi un peu choqué, le bord a l’air serré, ça avance bien comme ça, je ne mets pas le spi ; les autres ont l’air loin. «  C’est fini les conneries » ; en regardant la carte, surprise , il y a des AIS et ils  suivent tous Nicolas ! je me mets à paniquer ; y a-t-il eu réduction de parcours ? j’avoue que si le semi rigide arborait un pavillon S je ne l’ai pas vu ; je n’ai rien entendu à la VHF mais dans l’ambiance ( la collision évitée de peu, la préparation de l’envoi du spi, une – légère-fatigue-qui-se-met-en-place) c’est plausible ; encore un peu et je fais demi-tour, sauf que Bruno répond à un concurrent qui demande s’il y a réduction de parcours à la VHF et confirme qu’il faut aller à Saint Floxel. Merci Bruno ! ouf ! Je continue ma descente et commence à me poser des questions ; le vent faiblit ; il adonne ; il reste 2 milles et je peste ; c’est débile de n’avoir pas mis de spi…… je me traîne ; finalement les autres sont assez loin, je persiste dans l’option du repos, pas de spi, je descends sous foc et on verra bien. Je range le spi, le tangon, prépare tout dans ma tête pour la remontée vers l’arrivée ; l’heure de la renverse, les obstacles éventuels sur la route, faut-il plutôt aller à terre, au large ? Je suis prêt, il reste un mille ……. Et je commence à apercevoir des spis et notamment un certain Jaasap ; Il revient ! Il n’y avait pas de témoin de la façon dont j’ai enroulé la bouée de Saint Floxel, c’est une bonne chose car dans une pétole très molle, le courant de face, pas de spi, j’ai accumulé les conneries et dû faire 6 empannages avant d’y parvenir pendant que l’autre enragé me tombait dessus à vitesse grand V avec son spi.

Le dernier bord se passe bien. (surtout par rapport à ce qui va se passer pour les suivants) ; c’est mou, très clapoteux, il ne faut surtout pas pointer, naviguer peu bordé, et le vent force à nouveau en approchant de Saint Vaast ; je coupe donc la ligne en tête et attends les suivants ; j’attendrai longtemps ! Ils vont avoir encore plus de pétole que moi et ça va donc bien se passer au général. Mais c’est dommage que Nicolas ait abandonné dans la pétole car il avait fait une course magnifique et était certainement en tête en compensé à Gavendest.

Manche 3

Dernière manche en direction de Cherbourg pour une remise des prix qui a eu lieu à 18h00 au Cercle Nautique Cherbourgeois. Un vent faible au départ de Saint Vaast qui oblige le comité de course à organiser un départ à la tourelle cardinale Est Roches Dranguet afin de retrouver du vent frais qu’il n’y avait pas devant Saint Vaast. Nous avons toujours nos 8 équipages doubles et seulement 4 solitaires sont présents sur la ligne de départ.

En direct de Pogolyre – Bruno Michon

La sortie du port se fait dans une brume à couper au couteau et je me rends compte que mon pilote ne répond plus !! Ça va être chaud de tenir le spi, la barre, regarder la carto…

Direction la ligne au moteur et à 10h50… Top départ.

Sur la ligne nos amis de Seliov descendent bâbord amure ! ce qui m’oblige à lofer légèrement et surtout à me mettre en difficulté pour passer le bateau comité, le courant me pousse et je passe à quelques dizaines de centimètre de leur mouillage ! Ouf ça passe… Presque tous les bateaux ont déjà envoyé leurs spis sur la ligne, moi, je suis sous génois et j’attends d’être dans une situation claire pour manœuvrer, je rappelle que je n’ai plus de pilote et je n’ai que deux bras. Heureusement le temps est calme et le spi grimpe facilement, Felix, le X302 me talonne, je m’acharne un peu sur la machine et j’arrive à prendre un peu de distance, je regarde un peu le plan d’eau, les JPK, le SunFast 3200 et le J80 sont devant moi. A terre mon « ennemi » de toujours, j’ai nommé le Deliss Rouge bien sûr. Je ne comprends pas bien son option car il y a plus de courant où je suis, mais je sais par expérience qu’il faut se méfier de Mr Yon, il est redoutable, surtout en solo.

Après une remontée plein nord, on arrive à la latitude du phare de Gatteville et je vois devant les bateaux qui dansent sur l’eau à cause des remous générés par le courant dans le raz. Certains s’arrêtent, d’autres abattent sans le vouloir, c’est le bazar complet… Il faut passer la zone pour pouvoir naviguer correctement. Pour ma part je rattrape le J80 en essayant d’empêcher de faire abattre le bateau, pas simple, avec le peu de vent, le clapot, j’ai presque plus de vitesse et je ne suis donc plus manœuvrant. Enfin au bout d’un moment ça redémarre, toujours sous spi en direction du nord, enfin sur l’eau, car sur le fond c’est plutôt du Nord-Ouest. Pendant cette phase, bien sûr, je jette un œil sur mon Deliss préféré qui continue à terre en rasant la jamette, le X302 lui est parti plus à l’ouest que moi, il est en train de couper le fromage, comme en dit en langage de marin…

L’option est claire, nous sommes tribord amure en direction du Nord-Ouest pour aller chercher l’empannage qui nous ramènera bâbord amure vers la Pierre Noire. Notre Deliss est toujours à terre et rase les Equets, il semble un peu derrière mais prudence il est tenace le coco. Toujours sans pilote, empannage sans problème et direction Cherbourg tout droit avec un spi légèrement pointu, allure de prédilection pour mon Pogo mais sans pilote je ne peux lâcher la barre, sinon, c’est départ au tas assuré. Le vent fraichit un peu, 15/16 nœuds, j’espère que ça ne montera pas plus car la météo annonçait 20/25 nœuds sur Cherbourg, je serre les dents et me refais les manœuvres dans ma tête pour l’arrivée dans la petite rade. Au passage de la Pierre Noire, Felix le X302 est devant moi, son option du fromage était certainement meilleur. En fin de compte, météo France avait légèrement trop gonflé la force vent, il ne forcira plus, bien au contraire c’est un début de pétole en approche de la grande rade de Cherbourg. A cet instant, je suis donc au téléphone avec Gérard, main droite, écoute de spi, main gauche, la barre, avec le pied, pour prendre la meilleure décision concernant la fin de la course, en effet normalement arrivé à BN2, on doit repartir à la bouée Roche Nord-Ouest et revenir ensuite sur la ligne d’arrivée classique devant la digue du port. Après quelques tergiversations entre Gérard et moi, la décision est prise, on réduit le parcours.

Reste donc à finir tranquillement dans la pétole, enfin ça c’était avant le coup de grisou de la météo qui nous fait une rotation du vent de 180° avec 13 nœuds qui rentre sur l’avant tribord du bateau… Résultat, le spi est à contre, faut affaler illico presto, je choque le bras, enfin l’écoute, je choque un peu de drisse et tire sur le spi pour le rentrer mais ça coince… Bien sûr de bien sûr, sous le vent il reste le tangon, donc je fonce à l’avant et tire sur le bout pour ouvrir la mâchoire, RRrrrr il casse, je décroche donc le tangon du mat et en ramenant vers moi, je libère le spi. Reste à le rentrer, faire le ménage sur le pont et dérouler le génois pour repartir vers la ligne, ouf !

J’avance et passe la ligne, je me retourne et mon Deliss arrive, il va manquer quelques minutes, il est tenace Mr Yon.. Enfin je bats les 2 JPK, ça me console, la pétole les a certainement désavantagés car ils avaient creusé un sacré écart.

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Ainsi ce termine cette édition de la Solo/Duo Cotentin Val De Saire. Une réussite c’est sûr à entendre les concurrents.

Un grand merci aux compétiteurs, à nos partenaires – VMG Usinage, Ariès AMS Marine et Axe Sail – Et surtout un spécial grand merci pour Gérard, toujours sur le pont dans ces moments exceptionnels.

Maintenant c’est collation et remise des prix…….

Edition – 6/7/8 mai 2017

Première édition de cette course dont le format est une régate en solitaire en direction de Saint Vaast la Hougue, sur 3 jours, uniquement pour le plaisir de naviguer ensemble, sans oublier la compétition !

Le podium :

1 – Night & Day : Pascal LOISON

2 – Raging Bee : Alexis LOISON

3 – Oirrior : Thierry LECURU

Manche 1

Après avoir eu quelques doutes sur la météo avec des vents de NE forts, les concurrents sont partis ce samedi à 14H05 de Cherbourg en direction de Saint Vaast, une quinzaine de nœuds de vent et un passage au nord du Cotentin avec une mer chaotique, trace du vents forts de la veille ! Pour pigmenter le tout, le crachin Normand accompagne les bateaux.

Tout se passe bien jusqu’au passage du phare de Gatteville ! En effet, c’est là que les choses se gâtent, le vent tombe et la fameuse « pétole » tant redoutée des régatiers sévit, les bateaux bien positionnés dans la veine de courant se déplacent toujours vers le sud en direction de Saint Vaast, les autres ragent. Le comité de course bien assit sur son banc à la pointe de Jonville, aperçoit les bateaux juste devant lui à quelques centaines de mètre. Les trois JPK sont au coude à coude avec un Night and Day en tête. La course est réduite au Gavendest, bouée au sud de l’île de Tatihou. Certains bateaux plus en arrière abandonnent car le vent est très faible et le courant ne va pas tarder à s’inverser ! Les JPK tirent des bords de portant, ils sont très proches de la ligne ! A ce jeu des manœuvres répétées Raging Bee prend la tête et s’empare de la victoire, Night en Day suit à quelques minutes et Jassap finit par abandonner. Les marins qui pensaient arriver vers 18H15 pour profiter du port de Saint Vaast ont au final posés pieds à terre vers 20H30 ! Comme quoi la navigation à la voile est bien une science obscure…

Manche 2

Un dimanche de mai avec du soleil et un vent d’une dizaine de nœuds, un peu plus avec du thermique, des conditions idylliques pour en découdre dans une baie magnifique.

Aujourd’hui 2 bateaux de Saint Vaast nous on rejoint, le départ se fait sous spi de la digue du port, les bateaux partent à l’est et à l’ouest, les options diffèrent déjà, le parcours mélange du spi et du près avec quelques manœuvres. A ce petit jeu, les JPK avalent les milles, les autres résistent mais avec des bords de près à répétition Raging Bee et Night & Day s’envolent. Le comité de course est obligé de changer de place la ligne d’arrivée car les 2 premiers arrivent trop tôt, il n’y a pas suffisamment d’eau devant le port ! Les autres concurrents remontent vers la ligne dans du vent mollissant, ils vont se cacher au sud de la Hougue et subissent une légère pétole ! Puis le vent revient et Ben-Etre démarre en laissant ses camarades sur place, VMG usninage rage impuissant en regardant le sunfast 32 partir tout seul. Enfin tout le monde arrive à passer la ligne d’arrivée et une fois au port, les solos sont ravis 🙂

Manche 3

Dernière mancheet retour sur Cherbourg. Le vent est annoncé nord est avec une vingtaine de nœuds dans le raz de Barfleur. Départ 10H30, les concurrents remontent au près vers Barfleur, puis choquent les voiles petit à petit jusqu’à la Basse du Renier, la cardinale marque de parcours la plus au nord. Ensuite c’est les spis qui sortent de leurs sacs, le vent est moins fort que prévu, les concurrents sont concentrés, en approche des pierres noires Night & Day prépare son empannage, à cause de la mer le spi fait un cocotier ! Jasaap à côté regarde et se dit qu’il va faire une manœuvre sans bavure et hop la mer en a décidé autrement, il fait aussi un cocotier dans son spi. Dans la rade de Cherbourg, le vent est plus fort, Raging Bee abandonne, les autres bateaux vont enrouler la bouée qui se trouve à côté de la digue du Homet et repartent au près vers le large pour aller chercher Roche NW, après cette dernière marque, c’est enfin la délivrance avec l’envoi du spi pour s’approcher de la ligne d’arrivée. Oirrior, très combatif aujourd’hui, attend le dernier moment pour affaler son spi sur la ligne, chaque seconde compte et le résultat est là, il gagne la manche.